La chaîne américaine de fast-food KFC va tester des nuggets sans viande. © Twitter @kfc
Que ce soit pour des raisons environnementales, éthiques, économiques ou de santé, l’alimentation végétale compte de plus en plus d’adeptes.
Les protéines végétales prennent de plus en plus de place sur les tablettes d’épicerie, si bien qu’en 2021, les ventes des produits de protéines végétales ont augmenté deux fois plus que les ventes de toutes les autres catégories confondues.
Selon une étude de l’Université Dalhousie parue en 2018, 6,4 millions de Canadiens ont une alimentation qui limite ou élimine la viande. De plus, un récent sondage de la firme Deloitte révèle que «44 % des consommateurs interrogés disent avoir essayé de consommer moins de viande au cours de l’année écoulée» et qu’ils sont 72 % à signaler «une augmentation des achats d’alternatives à la viande».
En effet, on retrouve de plus en plus d’alternatives végétariennes ou végétaliennes aux produits à base de viande, tels que les « fausses » viandes hachées, charcuteries et poulet. L’entreprise californienne Beyond Meat a, il y a quelques années, démontré que la commercialisation de masse des protéines végétales était possible, avec son « faux bœuf haché », et plus récemment avec le « faux poulet ». Outre le débat protéines animales vs protéines végétales, nous avons droit de nous poser la question à savoir si ces alternatives sont réellement meilleures pour la santé.
Quels sont les avantages sur la santé d’une alimentation végétarienne/végétalienne ?
Une alimentation basée sur des aliments d’origine végétale présente des avantages pour la santé. Elle est généralement plus riche en fibres et moins riche en gras saturés et en cholestérol qu’une alimentation qui inclut davantage de produits d’origine animale. Une alimentation riche en végétaux peut aider à prévenir le développement de certaines maladies, telles que les maladies cardiovasculaires, le cancer, le diabète de type 2, le surpoids et l’obésité.
Les alternatives végétariennes/végétaliennes sont-elles bonnes pour la santé ?
Choisir des alternatives végétariennes/végétaliennes n’est pas nécessairement meilleur pour la santé que de choisir une alimentation à base de viandes.
En effet, la liste d’ingrédients de ces alternatives végétales est souvent plus longue et peut contenir des additifs, des arômes et des colorants ainsi que des quantités plus élevées de sodium, de sucres et de lipides. Ces produits végétariens/végétaliens peuvent également contenir moins de protéines que les produits à base de viande. Toutefois, les alternatives à la viande peuvent fournir davantage de fibres, grâce à la présence de protéines végétales.
Il est donc important de bien lire la liste d’ingrédients et de vérifier le tableau de la valeur nutritive pour faire un choix éclairé. Le simple fait qu’un produit soit identifié comme «végétarien» ou «végane» ne signifie pas qu’il est meilleur pour la santé.
Végétaliser son alimentation comporte donc des avantages pour la santé, mais pas si l’on opte régulièrement pour des alternatives hautement transformées, souvent plus salées, plus grasses et plus sucrées que les produits carnés.
Si l’on souhaite diminuer sa consommation de viande, il est préférable de se tourner plus souvent vers des produits peu ou pas transformés, en optant pour des protéines végétales, telles que les noix, les graines, les légumineuses (ex.: haricots blancs, pois chiches, lentilles), la protéine végétale texturée (PVT), le tofu, les edamames, le seitan (pas pour les cœliaques ou intolérants au gluten) et le tempeh, afin de bénéficier des avantages d’une alimentation végétarienne ou végétalienne.
Et à quelle révolution peut-on s’attendre dans un futur pas si lointain ?
Avez-vous déjà entendu parler d’agriculture cellulaire ? Plusieurs milliards de dollars ont déjà été investis en projets de recherche liés aux protéines végétales, vers ce qui ressemble à un beau mélange d’agriculture et de médecine. Au Canada, 13 projets de recherche sont déjà en marche, et les firmes estiment que d’ici 2040-2050, environ 60% du marché de la protéine devrait émaner de l’agriculture cellulaire.
• Crédits : TEK IMAGE - Getty
Comme le dit Sylvain Charlebois, Directeur principal du laboratoire des sciences analytiques en agroalimentaire de l’Université Dalhousie:
« l’agriculture cellulaire qui élimine l’exploitation animale a le potentiel de changer la façon de nourrir les 9 milliards de personnes que nous aurons sur la planète d’ici 2050. Des aliments sur mesure, agrémentés d’une production mieux orchestrée, à l’abri des fléaux climatiques, offrant des prix plus stables arrivent à notre portée. »
Imaginez… du lait, de la viande bovine, le tout sans vaches, des œufs et du poulet, sans poules !
Il y aura des contestations, des réfractaires et des discussions. Cela ne fera pas l’unanimité, d’une part pour les producteurs de bœuf, lait et œufs, ainsi que chez les puristes. Mais, il faut en venir à l’évidence que la science nous apportera des solutions là où il y a peu de temps nous n’aurions même pas imaginé en trouver !
Références
- https://www.lapresse.ca/debats/opinions/2022-02-10/proteines/une-troisieme-revolution-a-nos-portes.php
- https://nutrition.umontreal.ca/wp-content/uploads/sites/45/2019/11/Viens-manger_v%C3%A9g%C3%A9tarisme.pdf
- https://www.statcan.gc.ca/fra/aide/collection#a7
- https://www.dal.ca/faculty/management/news-events/news/2018/10/30/release__new_dalhousie_study_finds_that_6_4_million_canadians_limit_the_amount_of_meat_they_eat__and_number_will_likely_grow.html
- https://www2.deloitte.com/ca/en/pages/consumer-business/articles/future-of-food-a-canadian-perspective.html