Le diabète de type II

Il existe deux types principaux de diabète, le diabète de type I et le diabète de type II.

Dans les dernières décennies, le nombre de cas de diabète a explosé. Au Québec, entre 2000 et 2007, le nombre de personnes ayant reçu un diagnostic de diabète est passé de 295 039 à 453 491, soit une augmentation de 53,7%. Aujourd’hui, selon Diabète Québec, 880 000 Québécois vivent avec le diabète, soit environ 10% de la population. Parmi ceux-ci, 90% sont atteints du diabète de type II. 

En général, le diabète de type II se développe chez l’adulte. Cependant, dû à l’augmentation du taux d’obésité infantile, il est devenu de plus en plus fréquent chez les enfants et les adolescents. Cela souligne l’importance d’adopter de bonnes habitudes de vie, et ce, tôt dans la vie.

Voici un tour d’horizon de cette maladie chronique. 

Définition du diabète de type II

Le diabète de type II est une maladie qui se caractérise par une résistance à l’insuline entraînant un taux anormalement élevé de glucose (sucre) dans le sang, également appelé hyperglycémie. L’insuline est une hormone produite par le pancréas qui permet de contrôler le taux de glucose dans le sang en stimulant le transport du glucose vers les cellules où il est converti en énergie, puis utilisé ou stocké. Or, dans le cas du diabète de type II, même si le pancréas continue à sécréter de l’insuline, sa production est insuffisante en raison de la résistance à l’insuline développée par l’organisme. En effet, avec la résistance à l’insuline, les cellules ne répondent pas normalement à la sécrétion d’insuline. Par conséquent, le taux de glucose dans le sang demeure élevé menant aux symptômes et aux complications du diabète de type II.

Facteurs de risque du diabète de type II

Différents facteurs peuvent augmenter le risque de développer le diabète de type II. Ces facteurs incluent notamment :

  • Être âgé de ≥ 45 ans
  • Avoir un mode de vie sédentaire
  • Être obèse ou en surpoids
  • Avoir des antécédents familiaux de diabète de type II
  • Appartenir à certains groupes ethniques (Noirs, Hispaniques, Américains d’origine asiatique ou amérindienne)
  • Avoir des antécédents d’hypertension artérielle
  • Souffrir de dyslipidémie (une dyslipidémie se définit par un profil sanguin où le taux de lipides est anormal)

Symptômes du diabète de type II

Les personnes atteintes du diabète de type II peuvent être asymptomatiques durant plusieurs années avant d’être diagnostiquées. Autrement, les symptômes peuvent inclure :

  • Une augmentation de la fréquence et du volume urinaire
  • Une augmentation de la soif
  • Une vision trouble
  • Une grande faiblesse
  • Une déshydratation

Complications du diabète de type II

Le diabète de type II est une maladie chronique qui affecte les vaisseaux sanguins. Ils deviennent plus étroits ce qui limite l’afflux sanguin vers de nombreux organes. Parmi les organes qui peuvent être touchés on retrouve :

  • Le cœur (ex. : crise cardiaque)
  • Le cerveau (ex. : accident vasculaire cérébral)
  • Les yeux (ex. : cécité)
  • Les reins (ex. : insuffisance rénale chronique)
  • Les nerfs (ex. : ulcérations du pied)

Une glycémie élevée affecte aussi le système immunitaire, ce qui rend les individus atteints du diabète de type II plus sensibles aux infections bactériennes et fongiques.

Diagnostic du diabète de type II

Le diagnostic du diabète de type II se fait par la mesure du taux de glucose sanguin, appelé glycémie. Cette mesure peut être réalisée par différents tests. Les principaux tests diagnostiques incluent :

Tests

Valeurs diagnostiques

La glycémie à jeun

≥ 126 mg/dL ou 7,0 mmol/L

 

L’hyperglycémie provoquée par voie orale (HGPO)

≥ 200 mg/dL ou 11,1 mmol/L

 

L’hémoglobine glyquée ou glycosylée (HbA1c)

 

≥ 6,5%

 

Traitement du diabète de type II

Le traitement du diabète de type II comprend plusieurs aspects, incluant une modification du mode de vie et parfois des médicaments :

  • Alimentation
  • Exercice physique
  • Perte de poids en cas de surpoids ou d’obésité
  • Enseignement sur la maladie
  • Différents médicaments et parfois de l’insuline

Le but du traitement est de contrôler la glycémie, ce qui permet de réduire les symptômes et le risque de complications. La modification du mode de vie, incluant l’alimentation et l’exercice physique, est un élément clé du traitement. En effet, certaines personnes atteintes du diabète de type II peuvent éviter ou cesser la prise de médicaments si elles arrivent à contrôler leur glycémie grâce à l’alimentation et à l’activité physique uniquement. La cessation du tabagisme et la modération de la consommation d’alcool sont également recommandées.

Approche nutritionnelle pour le diabète de type II

La modification du régime alimentaire est importante dans le traitement du diabète de type II. En effet, la thérapie nutritionnelle peut réduire l’hémoglobine glyquée (HbA1c) de 1 à 2% et même davantage en association avec d’autres aspects du traitement. De plus, l’alimentation est un des principaux facteurs qui entraînent des variations de la glycémie. Par conséquent, l’enseignement du rôle de l’alimentation dans la gestion du diabète par un diététiste est conseillé. Cet enseignement peut inclure l’impact de l’alimentation sur la glycémie, les sources de glucides, les différents types de glucides (ex. : fibres, sucres simples, glucides complexes), la planification des repas, le calcul des glucides, l’assiette équilibrée, les bases d’une alimentation saine et différentes recommandations personnalisées. Enfin, l’approche nutritionnelle peut également contribuer à atteindre ou maintenir un poids santé, améliorer la qualité de vie, prévenir les symptômes et les complications, permettre un meilleur contrôle de la glycémie et combler les besoins nutritionnels.

Recommandations alimentaires pour le diabète de type II

Les recommandations pour le traitement nutritionnel du diabète de type II sont basées sur les Lignes directrices canadiennes pour le traitement du diabète de 2018 et les conseils de Diabète Canada. Ces recommandations peuvent inclure:

  • Perdre du poids chez les individus en surpoids ou obèses.
  • Distribuer les macronutriments en respectant les écarts de références : entre 45 et 60% de l’énergie pour les glucides, entre 15 et 20% de l’énergie pour les protéines et entre 20 et 35% de l’énergie pour les lipides. La distribution doit être individualisée selon les préférences et les objectifs du traitement de chaque individu.
  • Maintenir un horaire régulier de repas et de collations pour optimiser le contrôle glycémique.
  • Répartir les apports alimentaires de façon équilibrée au courant de la journée.
  • Les sucres ajoutés peuvent remplacer d’autres sources de glucides dans un repas, mais leur quantité ne devrait pas excéder 10% de l’apport énergétique quotidien.
  • Suivre les recommandations du Guide alimentaire canadien.
  • Viser une consommation de 30 à 50 grammes de fibres par jour avec le tiers ou plus provenant de fibres solubles qui contribuent à réduire le cholestérol. Les fibres permettent aussi un meilleur contrôle glycémique.
  • Remplacer les glucides avec un indice glycémique élevé (pain blanc, sucreries, boissons sucrées) par des glucides avec un indice glycémique plus faible (légumineuses, grains entiers, légumes, fruits) afin d’optimiser le contrôle glycémique.
  • Adopter un modèle alimentaire comme le régime méditerranéen, végétarien ou végane (Voir l'article: Démystifions le végétarisme et ses nutriments à consommer) et DASH (Voir l'article: L’hypertension: comment la contrôler et le régime DASH) ou mettant l’emphase sur l’incorporation de légumineuses, de fruits et de légumes ou de noix. Ces modèles ont été démontrés bénéfiques pour le diabète de type II. Choisir un modèle en fonction des valeurs, préférences et objectifs de chacun afin d’obtenir une meilleure adhérence à long terme.
  • Cuisiner à partir d’aliments non transformés ou peu transformés (Voir l'article: Les aliments transformés et la classification NOVA).
  • Porter attention à la qualité et à la quantité des glucides.
  • Privilégier les gras insaturés (noix, graines, certaines huiles végétales, avocat, poissons gras), limiter les gras saturés et éviter les gras trans pour réduire le risque de maladies cardiovasculaires.
  • Opter pour les protéines animales maigres et consommer davantage de protéines végétales (légumineuses, tofu, tempeh, soya, edamame, noix, graines, etc.)
  • Privilégier l’eau comme boisson au quotidien. Éviter ou limiter les boissons sucrées.
  • Si consommée, limiter la quantité d’alcool.
  • Consulter un diététiste afin d’obtenir des recommandations individualisées selon les besoins uniques de chaque individu et d’augmenter l’observance du régime alimentaire prescrit.

Prévention du diabète de type II

Enfin, une modification du mode de vie peut généralement prévenir le développement du diabète de type II. En effet, chez les personnes en surpoids, une perte de poids d’environ 7% du poids initial en combinaison avec une pratique d’activité physique régulière (ex. : marche de 30 minutes par jour) peut grandement (> 50%) réduire le risque de diabète de type II.

Pour en apprendre davantage sur la prévention, et faire le test pour connaître votre risque de développer le diabète de type II, rendez-vous sur le site de préventiondiabete.ca.

En cas de doute ou de volonté de prise en main, l’accompagnement par des professionnels de la santé (médecin, diététiste, kinésiologue, etc.) est fortement recommandé.

Références

Article rédigé par:

Marie-Noël Marsan, Nutritionniste

AlimentationMode de vieSanté

Laisser un commentaire

Tous les commentaires sont modérés avant d'être publiés