Définition de la carence en fer

Il est important de faire la différence entre la carence en fer et l’anémie. La carence en fer se caractérise par un épuisement des réserves en fer de l’organisme, sans indication du degré d’épuisement ou de la présence d’une anémie. Un individu peut avoir une carence en fer sans toutefois être anémique. Cependant, la carence en fer demeure une cause fréquente d’anémie, une affection où les réserves en fer de l’organisme sont très faibles. La carence en fer est également une des carences les plus fréquentes dans le monde.

Étiologie de la carence en fer

Chez l’adulte, une carence en fer est généralement due à une perte de sang, comme un saignement menstruel abondant ou une hémorragie au niveau du tube digestif. Elle peut également être causée par certaines maladies digestives qui entraînent une malabsorption, comme la maladie cœliaque. Enfin, la carence en fer peut aussi être due à une alimentation inadéquate, notamment chez les enfants et les femmes enceintes qui ont des besoins accrus en fer.

Symptômes de la carence en fer

Lorsque les réserves en fer de l’organisme sont sévèrement épuisées, une anémie due à une carence en fer, également appelée anémie ferriprive, survient. Les symptômes de l’anémie peuvent inclure une fatigue, une faiblesse, une pâleur, une difficulté à se concentrer et à apprendre. L’anémie sévère peut aussi engendrer une accélération du rythme cardiaque, des étourdissements, une difficulté respiratoire et une absence de menstruation.

Diagnostic de la carence en fer

Le diagnostic de la carence en fer est généralement posé en fonction des symptômes présents et des résultats des analyses sanguines. Lors du diagnostic, il est aussi important de différencier l’anémie due à une carence en fer d’un autre type d’anémie. L’anémie due à une carence en fer est caractérisée par des globules rouges anormalement petits et pâles.

Traitement de la carence en fer

Lorsque la carence en fer est causée par un saignement, le traitement implique le contrôle de ce saignement. Le traitement peut aussi inclure la prise de médicaments, de suppléments alimentaires et rarement l’administration de fer par voie intraveineuse. Lorsque la carence en fer est due à des apports alimentaires inadéquats, la prise d’un supplément de fer et des modifications nutritionnelles peuvent contribuer à la traiter.

Approche nutritionnelle pour la carence en fer

L’approche nutritionnelle inclut généralement l’augmentation de la consommation d’aliments riches en fer. Un professionnel de la santé peut également prescrire un supplément de fer.

Le fer dans l’alimentation

Le fer est un minéral que l’on retrouve naturellement dans plusieurs aliments. Il existe deux types de fer : le fer héminique et le fer non héminique. Le fer héminique se trouve dans les aliments d’origine animale comme la viande, le poisson et les fruits de mer. Le fer non héminique est principalement présent dans les aliments d’origine végétale, tels que les légumineuses, les noix, les graines, les grains enrichis (ex. : pâtes), les produits à base de soya (ex. : tofu, tempeh, boissons de soya enrichies) et certains légumes (ex. : légumes feuillus vert foncé). Le fer héminique est mieux absorbé par l’organisme que le fer non héminique, qui représente environ 85% des apports en fer dans une alimentation moyenne.

Substances qui limitent l’absorption du fer non héminique

Certaines substances présentes dans les aliments interfèrent avec l’absorption du fer non héminique. Ces substances se lient au fer non héminique et empêchent son absorption. C’est notamment le cas des phytates présents dans les légumineuses, les grains entiers et les noix, du calcium présent dans le lait, ainsi que de certains polyphénols présents dans le thé et le café. Pour les personnes qui présentent une carence en fer, il est donc préférable de consommer du thé ou du café au moins 30 minutes avant ou après les repas contenant une source de fer non héminique.

Augmenter l’absorption du fer non héminique

Il existe deux façons d’accroître l’absorption du fer non héminique par l’organisme. La première est d’associer une source de fer non héminique à une source de vitamine C, que l’on retrouve principalement dans les légumes et les fruits. Par exemple, on peut arroser des épinards avec un trait de jus de citron ou servir une salade de pâtes avec des tomates. La deuxième façon d’augmenter l’absorption du fer non héminique est de l’associer à des protéines d’origine animale. Par exemple, on peut combiner des haricots rouges et de la viande hachée dans un chili.  

Besoins quotidiens en fer chez les adultes

Sources de fer héminique

Le fer héminique se trouve dans les aliments d’origine animale comme :

• La viande (ex. : bœuf, porc, agneau)
• La volaille (ex. : poulet, dinde)
• Le poisson (ex. : truite, thon, sardines)
• Les fruits de mer (ex. : crevettes, pétoncles, moules, huîtres)
• Les abats (ex. : foie, rognons)

Sources de fer non héminique

Le fer non héminique se trouve principalement dans les aliments d’origine végétale comme :

• Les légumineuses (ex. : lentilles vertes, pois chiches, haricots blancs)
• Les noix et les beurres de noix (ex. : arachides, amandes, pistaches)
• Les graines et les beurres de graines (ex. : citrouille, tournesol)
• Certains légumes (ex. : asperges, brocoli, épinards)
• Les grains et les grains enrichis (ex. : grau, pain, pâtes)
• Les fruits séchés (ex. : raisins, pruneaux, dattes, abricots)
• Les produits à base de soya (ex. : tofu très ferme, tempeh, boissons de soya enrichies)
• La mélasse
• Les pâtes à tartiner à base d’extrait de levure (ex. : Marmite, Vegemite)

Références

1. https://www.unlockfood.ca/fr/Articles/Fer/Prendre-en-charge-la-carence-en-fer.aspx
2. https://www.merckmanuals.com/fr-ca/professional/troubles-nutritionnels/carence-en-min%C3%A9raux-et-intoxication-par-les-min%C3%A9raux/carence-en-fer#:~:text=Outre%20l'an%C3%A9mie%2C%20la%20carence,un%20diaphragme%20%C5%93sophagien%20post%2Dcrico%C3%AFdien.
3. https://www.merckmanuals.com/fr-ca/accueil/troubles-de-la-nutrition/min%C3%A9raux/carence-en-fer?query=Carence%20en%20fer
4. Understanding Nutrition, by Eleanor N. Whitney et al., Nelson Education, 2013, pp. 443–451.
5. https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/nutriments/fer.html
6. https://www.mcgill.ca/oss/article/can-coffee-inhibit-absorption-iron

Article rédigé par:

Marie-Noël Marsan, Nutritionniste