Le Syndrome de l’Intestin Irritable (SII)

Ou le Syndrome du Côlon Irritable (SCI)

Définition

Le syndrome de l’intestin irritable (SII) est un trouble gastro-intestinal chronique. Il est considéré comme un trouble digestif fonctionnel car il altère certaines fonctions de l’organisme, comme le transit intestinal. Cependant, les individus atteints du SII ne présentent généralement aucune irrégularité structurale, biochimique ou histologique.

Étiologie

La cause exacte du SII est inconnue. Différents facteurs psychosociaux et physiologiques pourraient être en cause. Ces facteurs incluent une altération au niveau du système nerveux entérique, une hypersensibilité intestinale, une motilité gastro-intestinale anormale, des troubles de l’interaction entre le cerveau et l’intestin, une inflammation de faible intensité, une activation du système immunitaire, une perméabilité intestinale accrue et une altération du microbiote intestinal.

 Symptômes 

Les symptômes du SII peuvent inclure une douleur abdominale chronique, des habitudes de défécation altérées (diarrhée et/ou constipation), une sensation d’évacuation incomplète, une distension abdominale, des ballonnements, des flatulences et la présence de mucus dans les selles. Les symptômes peuvent être déclenchés par certains aliments ou émotions (ex. : stress, anxiété, etc.). Les symptômes peuvent aussi être variables chez un même individu et entre les individus.

Diagnostic  

Le diagnostic du SII est basé sur la présence de symptômes standardisés, appelés critères de Rome, et sur l’exclusion d’autres pathologies.

Critères de Rome

Le diagnostic du SII selon les critères de Rome se fait chez les individus qui ont expérimenté une douleur abdominale pendant au moins un jour par semaine dans les trois derniers mois, avec au moins deux des points suivants :

  • Une douleur associée à la défécation
  • Une douleur liée à la modification de la fréquence des selles (diarrhée et/ou constipation)
  • Une douleur liée à la modification de la consistance des selles

Exclusion d’autres pathologies

Il est également important de réaliser des examens complémentaires pour éliminer d’autres pathologies qui s’apparentent au SII, comme la maladie cœliaque, la maladie de Crhon, la maladie diverticulaire, l’intolérance au lactose, le cancer intestinal, etc. Ces examens sont particulièrement importants chez les individus qui présentent certains signes d’alerte, comme un saignement rectal ou de l’anémie, un mouvement intestinal nocturne, une perte de poids non intentionnelle, une diarrhée persistante tous les jours, des vomissements récurrents, un âge avancé ou de la fièvre.

Classification

Il existe quatre sous-types de SII, classés selon le transit prédominant : le SII avec une prédominance de constipation (SII-C), le SII avec une prédominance de diarrhée (SII-D), le SII avec une présence de constipation et de diarrhée en alternance (SII-M, mixte) et le SII non-classé en l’absence de critères suffisants.

Traitement nutritionnel  

Le traitement nutritionnel du SII varie d’un individu à l’autre en fonction des symptômes (ex. : diarrhée, constipation, etc.) et des éléments qui semblent les déclencher (ex. : aliments et émotions). Selon les individus, le traitement peut inclure une modification de la diète, une diète d’exclusion (ex. : FODMAP), une modification des apports en fibres, des suppléments, des probiotiques et des prébiotiques.

Recommandations alimentaires

En fonction des symptômes et de leurs déclencheurs, les recommandations alimentaires peuvent inclure :

  • D’augmenter la consommation de fibres alimentaires et l’hydratation, notamment en présence de constipation
  • De fractionner les repas et d’éviter de boire abondamment aux repas
  • De manger à des heures régulières et de ne pas sauter de repas
  • De manger lentement et de bien mastiquer
  • De réduire les aliments gazogènes et les habitudes pouvant favoriser l’aérophagie (ex. : boire avec une paille ou mâcher de la gomme), notamment en présence de ballonnements et de flatulences
  • D’éviter les aliments riches en lipides
  • D’éviter ou de réduire les stimulants gastro-intestinaux (ex. : caféine, nicotine, alcool), notamment en présence de diarrhée
  • De favoriser la pratique régulière de l’activité physique et la réduction du stress
  • De maintenir une routine d’élimination (ex. : FODMAP).

Enfin, il est important de rappeler que les recommandations alimentaires doivent toujours être personnalisées afin de répondre aux besoins spécifiques de chaque individu.

 

Références 

 

 

 

Article rédigé par:

Marie-Noël Marsan, Nutritionniste

Maladies digestives

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