Bien que des milliers de personnes en souffrent, les troubles liés au gluten ont longtemps été un mal mystérieux et méconnu. Il y a environ 10 000 ans, l’être humain est passé d’une alimentation essentiellement composée de chasse, de pêche et de cueillette à une alimentation basée sur la culture des céréales. Du jour au lendemain, le corps humain a dû s’adapter à ce changement de diète. Se pourrait-il que cette adaptation radicale soit à l’origine des malaises intestinaux causés par le gluten ? De plus, au moment de l’industrialisation dans les années 50, les céréales ont été transformées en les croisant afin d’en augmenter le gluten pour obtenir une variété agronomiquement meilleure que l’existante. De nos jours, la présence du gluten dans les aliments gagne du terrain, mais heureusement, les récentes avancées scientifiques sont source d’espoir pour de nombreuses personnes.
Qu’est-ce que le gluten ?
Le gluten est constitué plusieurs types de protéines, dont : les gliadines et les gluténines. On les retrouve dans le blé, l’avoine (non traité contre la contamination par le gluten), le seigle, le triticale (un hybride de blé et de seigle) et l’orge. Ces protéines contribuent au bon développement des céréales lors de la germination et jouent un rôle essentiel dans leur texture et structure. Le gluten proprement dit n’est pas présent dans les céréales, il se forme lors de la fabrication de la pâte lorsque l’on mélange la farine avec de l’eau. La gliadine est une partie de la protéine du blé qui fait réagir l’intestin en provoquant une inflammation. Mais où retrouve-t-on le gluten ? La réponse se tient en un mot : partout! L’une des propriétés du gluten est l’élasticité qu’elle donne aux pâtes composées des farines susmentionnées. Elle est donc présente de manière sournoise dans des produits de toutes sortes, dont les aliments industriels et les produits préparés. Voici une liste non exhaustive de produits qui en contiennent : biscuits et barres énergétiques, crème glacée, crêpes, chocolat, dentifrice, extrait de vanille avec alcool, gomme à mâcher, lait d’amandes, de riz et de soya, muffins, nouilles, pizza, certains produits de beauté, sirop contre la toux, yogourts, etc.
Selon Santé Canada, les troubles liés au gluten désignent l’ensemble des troubles de santé qui sont associés à la consommation de gluten. La maladie cœliaque et l’allergie au blé en font également partie. Entre les allergies, sensibilités et maladie cœliaque, il peut être difficile de s’y retrouver.
Allergie au blé
Chez certains, une réaction allergique suit immédiatement la consommation de blé ou de gluten. Cette allergie au blé est observée plus fréquemment chez les nourrissons et les enfants en bas âge. L’allergie chez l’enfant peut se manifester de différentes façons dont par des réactions cutanées, des manifestations gastro-intestinales ou par l’anaphylaxie induite par l’effort. Chez l’adulte, l’allergie peut s’exprimer sous les mêmes formes que l’enfant et aussi sous la forme d’une allergie associée au pollen.
Sensibilité au gluten non cœliaque
La sensibilité au gluten non cœliaque (SGNC) se caractérise par des problèmes intestinaux et extra-intestinaux qui s’apparentent souvent aux symptômes observés dans les cas de maladie cœliaque et du côlon irritable. Selon l’Association canadienne de la maladie cœliaque, les individus peuvent présenter des symptômes non intestinaux comme un malaise général, de la fatigue, des maux de tête, avoir l’esprit brouillé, de l’engourdissement, des douleurs articulaires ou des éruptions cutanées. Comme les symptômes sont très semblables, il est difficile de distinguer un individu atteint de la maladie cœliaque d’un autre atteint de la SGNC sur la seule base des symptômes. La meilleure solution consiste à bannir de l’alimentation toutes sources pouvant renfermer du gluten.
La maladie cœliaque
La maladie cœliaque est une maladie chronique et auto-immune. Pour les personnes qui y sont génétiquement prédisposées, la consommation de gluten entraîne des réactions disproportionnées de leur système immunitaire. Chez les cœliaques, les symptômes se manifestent sous différentes formes. Cette maladie peut notamment causer chez l’enfant des retards de croissance, du rachitisme, de l’irritabilité, de la fatigue, des problèmes de concentration, des aphtes dans la bouche et des irrégularités dans la dentition. Chez l’adulte, les symptômes répertoriés sont variés et comprennent notamment, des troubles gastro-intestinaux, l’anémie ferriprive, les troubles de la fertilité des pathologies rhumatismales, des carences musculosquelettiques et autres. Il n’existe que deux méthodes pour poser un diagnostic de la maladie cœliaque, il faut passer une biopsie duodénale ou une endoscopie digestive. Selon le site cœliaque Québec, on estime qu’environ 360 000 Canadiens en sont atteints, dont plus de 82 000 Québécois. Et, selon certaines études, 9 personnes sur 10 qui en sont atteintes l’ignoreraient. Qu’on soit allergique au blé, sensible au gluten ou atteint de la maladie cœliaque, une chose est certaine, dès que l’on succombe à un aliment qui renferme du gluten, la guerre est déclarée, le système digestif réagit et le corps est dans tous ses états.
Article rédigé par Lulubelle & Co
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